Génération maudite ?


 Fermons les yeux, croyons sans prier ! 

Jamais il n’y a eu autant d’informations de déversées. Jamais nous n’avons eu autant de choix dans les lectures. Journaux, livres, revues, réseaux sociaux et plate forme en ligne….. 


Mais peut-on dire qu’abondance de biens ne nuit pas ? 


Pour observer, écouter, lire les réactions des amis, des uns et des autres,  notre perception, notre capacité de réception des informations reste excessivement limitée. 


C’est d’abord notre logiciel de pensée qui lit, il capte. Il est dans l’euphorie, le doute, voire le rejet et l’objection. 


Un  électeur du RN/FN, oui, j'en parle car ils sont nombreux, très nombreux, trop nombreux à mes yeux, mais pas "tous fachos" ne lira pas Libé, Mediapart, Reporterre, comme un électeur dit de gauche. Electeur qui lui,  sera dans le doute voire la suspicion   si l’information vient de ce qu’il nomme le Mainstream. Ces grilles de lectures se renforcent si on parle dans les deux cas, de militants, d'élus. 


Lorsqu’un citoyen « de gauche »  dit qu’il y a des incivilités, de la délinquance, de l’insécurité grandissante dans son quartier ou la ville ou il vit, car il le voit, l’observe et le sait. Alors, oui, il peut devenir « suspect » de tenir un discours tenu par la droite  sécuritaire qui en fait souvent son fond de commerce électoral. Donc, la gauche se tait. La gauche a fait silence et laissé le champ libre à la droite devenue de plus en plus sécuritaire,  car l’insécurité est niée et pourtant elle grossit. 


Nous sommes enfermés dans des cases. Tenez, moi qui suis écologiste, moi a qui  a mené des combats durs sur des sujets que je connais, j’ai lu dans des revues écologistes des récits, des témoignages, des articles qui embellissaient la réalité, qui masquaient les vraies problèmes et  contradictions internes fondamentales.  Vu, ces situations sur des conflits sociaux portuaires que j’ai mené, vu sur des luttes écologiques et politiques comme NDDL et la ZAD et d'autres encore. 


Le temps, l’observation, les discours et lectures archi prévisibles ont eu raison de ce qui pouvait aussi être mon aveuglement. Je regrette, même si je n’étais pas classé parmi  les « dociles » de ne pas avoir dit plus  plus fort encore « non, c’est plus compliqué que ça pour telles et telles raisons »  


Mais, dans une lutte, un combat, on arrange la réalité, on se tait parfois pour embrasser nos désirs, on ne veut pas donner «  du grain à moudre » au camp d’en face. Ce sont ces petits arrangements avec la réalité qui petit à petit  nous éloigne des citoyens, creuse le fossé entre militants, élus et « la société réelle »  


Je suis un homme  inscrit dans une culture et un parcours basés sur des valeurs de gauche, de l’écologie, de l’europe, de la démocratie. Je n'aime pas la démagogie, la paresse politique, la couardise et encore moins la haine. 


Lorsque je vois la  confusion, les pratiques, les interprétations si souvent tendancieuses pour contrer, nuire, abaisser les concurrents, je suis attristé.  Je me dit qu’il est impossible de croire que  les choses vont évoluer. Je les connait les phrases toutes faites « ce sera par l’école, l’instruction, le savoir, l’éducation, l’information, la pédagogie  que les gens évolueront » 


J’ai entendu toute ma vie militante et citoyenne que " tous ces  moyens humains et financiers  auront raison de l’ignorance qui empêche les progrès sociaux, les avancées de toutes sortes vers une société plus juste, plus équitable". On a juste oublié de nous dire quand !   


Les lacunes sur le réel et sur l’économie qui façonne le politique. 


En regardant dans le rétroviseur, je me souviens, des conditions de travail et de vie si dures de mon enfance ouvrière. De la pénibilité  rencontrée par les femmes, ma maman,  se tuant à l’ouvrage, sans moyens de transport en campagne, sans  appareils ménagers qui soulage la tache, sans loisirs, sans liberté de femme soumise aux risques de grossesses.   Oui ces années là, de 50 à 70,   l’intelligentsia a osé   la baptiser « Les trente glorieuses » 

Je me demande  de qui ils parlent ? 


J’ai toujours pensé que les perroquets qui répètent aujourd’hui contre la génération du baby boum  avec des vocables comme boomers ou parfois pour blesser davantage  sans arguments politiques de « ok boomers » étaient des ignares. Des ignares sans doute issus de la petite bourgeoisie  qui n’a pas connu ces conditions sociales et ce dont  je vous parle. 

Voir ces économistes, instruits, éduqués, relayés abondamment par la « militance » et les médias donner au fait d’avoir connu un relatif plein emploi  le titre de trente glorieuses montre une ignorance crasse de ce qu’est l’économie. 


Le travail était dur, dur dans les mines, dur dans tous les métiers manuels. Pour quasiment tous les ouvriers dont j’étais,  nous avions 8 ans d’école dans notre vie. L’apprentissage  débutait à 14 ans. Nous commencions à 6 ans,  car il n’y avait pas de maternelles. La retraite était à 65 ans, la durée légale du travail était de 48 h et les heures supplémentaires à l’oeil  monnaie courante.  Dans un métier dit « de bouche » comme le mien, le temps de travail était encore beaucoup plus long. 


La Relève du travail humain par les machines est un progrès. 

 

Alors, oui, la relève du travail humain par les machines a été un immense progrès des inventions humaines, des sciences et des techniques. Elle a allégé  les souffrances au travail, les accidents du travail, nombre de maladies professionnelles. Elles ont ces inventions  dans l’électro ménager contribué à sortir les femmes du bagne dans lequel elles étaient au quotidien.  Bien sur  elle ne doit pas servir cette "relève" du travail humain à amplifier les dégâts sociaux. 


Alors Basta ! Ne venez pas me dire  que nous avons tous gaspillé, que notre génération est responsable des maux actuels de la société,  sous différents motifs dont le chômage et la planète menacée.  Nous vivons dans une société  ou la production des richesses croit avec le chômage et vous ne le voyez pas  ! 


Ne venez pas culpabiliser vos parents et grands parents de l’état du monde. Faites à votre tour  ce que vous avez à faire dans votre époque comme nous avons essayé de le faire en réduisant abondamment le temps de travail, en ne nous opposant pas aux progrès libérateur du travail humain dont j’ai parlé. Le chantier est immense et les urgences invitent à ne pas  regarder le monde par le trou de la serrure. 


Faites votre part pour améliorer le quotidien de tous, faites ce que vous pouvez pour une société plus écologique plus sociale,  plus démocratique, mais de grâce fermez-la avec vos accusations sur le monde d’avant et sur les autres qui ne pensent pas comme vous. 

Apprenez l’humilité, la modestie, la bienveillance.   

Casser le  mythe des Trente Glorieuses ! 


Notre génération du mythe des trente glorieuses a accompagné par les inventions technologies fruit des découvertes humaines l’avènement d’une société d’abondance faisant sortir  la condition humaine de notre jeunesse de la rareté des biens  et des services. De la pauvreté, de la pénurie.  


Ce n’est pas la génération des « boomers » que vous accusez qui est responsable du chômage   qu’ils ont moins connus. C’est tout simplement ce déterminisme de l’économie, qui dans ce système économique que vous ne combattez guère cantonnés que vous êtes à croire que « le politique «  a les pouvoirs sur tout. 


L’économie qui conditionne nos vies, doit produire et vendre avec profit contre un salaire. Or, elle croule sous la surproduction dans quasiment tous les domaines et sa grande difficultés n’est plus comme sous Marx de produire, mais de vendre en cherchant des consommateurs solvables.   Ce ne sont pas les et les économistes « orthodoxes » de Sauvy à Piketty  et Cie  qui expliquent ce qu’est l’économie réelle.  


Ce ne sont pas eux ces économistes, leurs relais militants, qui prônent et donnent les outils aux citoyens, aux militants pour une dissociation du salaire et de l’emploi grâce aux bienfaits des progrès de la science qui nous permettent de toujours produire plus avec moins de monde au travail. 


Ce ne sont pas eux qui nous parlent d’écraser la hiérarchie des revenus qui souvent prend plus aux catégories les plus basses, les plus pauvres, les plus précaires que le profit lui-même.  Est-ce  seulement car ils sont plutôt dans la fourchette haute des revenus ou par ignorance de l’économie qu’ils enseignent en ayant surtout « appris à apprendre » quasi mécaniquement ?  


Alors, non, notre génération qui n’accusait pas ses parents pour qui la vie était encore plus dure n’a pas « gaspillé » les ressources. Un citoyen  au SMIC, même s’il bouffe mal,  ne connait pas les  multiples loisirs dont vous jouissez abondamment. Lui, vit au dessus de ses moyens, il vit à crédit  pour consommer ce qui est produit abondamment et bien souvent par lui-même. 


  • Notre génération de « boomers »  n’avait qu’un vélo ( sans être écologiste) pour faire comme moi les  quatre kilomètres  pour l’école. Pas de bus scolaire en porte à porte comme aujourd’hui. 
  • Notre génération apportait son casse croute pour manger sous le préau ou dans la classe, car nous n’avions pas partout des cantines scolaires.  
  • Notre génération, chez moi, dans ma famille ouvrière de trois enfants n’avait pas de  voitures,  les deux voitures par famille dans bien des cas,  c’est  surtout la génération de la fin du plein emploi, celle du chômage de masse. 
  • Notre génération  n’avait pas de TV,  alors que chaque foyer possède voire plusieurs postes aujourd’hui.  Chez moi, nous n’avions pas de téléphone, fallait aller au bourg pour appeler un médecin, alors que la génération actuelle a des téléphones et souvent un par personne dans bien des familles, elle a des tablettes et ordinateurs dans tous les foyers. Elle a le chauffage central, l’eau courant que nous allions chercher au puits creusé par nos parents, elle  a douche et  sanitaires sans eller au fond du jardin dans « nos toilettes sèches » de notre enfance, elle  n’est pas obligé à un bain par semaine pour laver les enfants  dans la même eau. 


Allez-vous refuser à vos enfants ces bienfaits ?  Tous ces bienfaits qui améliorent la vie, tout ce « confort matériel »  qui contribue à gaspiller les ressources ?  Fermez-là svp, votre "jeunisme" est bête à manger du foin. Si vous voulez changer les choses, dénoncer à juste titre le gaspillage des ressources, mais ne vous trompez pas de cibles.  


C’est d’abord ce système économique trop inégal, ce manque de pouvoir des travailleurs et citoyens sur les choix de ce qu’ils produisent et vendent.  Ou sont les lieux de choix de productions utiles à faire ?  Ce sont surtout ces inégalités sociales  qui sont la cause des désordres de toutes sortes. Mais de grâce, pas la génération de vos parents ou grands parents qui ont mille fois moins consommé que vous, qui se sont mobilisés pour réduire le temps de travail comme jamais. 

Adressez-vous d’abord pour beaucoup d’entre vous à à votre classe sociale. 


Pour moi, vous entendre, vous lire avec vos accusations est insultant et insupportable.  Lorsque je vois vos insultes sur les autres avec à la pelle des «  Ok Boomers » ( vieux con conservateur )   je me demande si 30 ans après la chute du mur, vous n’êtes pas à construire des  barbelés idéologiques de la « bonne pensée » et tant pis si  vous faites abondamment votre marché outre atlantique. 


Ressaisissez-vous, l’écologie politique ne mérite pas vos salissures.


 




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